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maroc

29 octobre 2007

Un flirt avec le sud marocain.

J’aime bien comme il m’a prise par la main. Son geste était doux, délicat, presque précieux. Tout dans son visage dénotait une attention extrême et il m’a observée à me déshabiller du regard. J’en aurais presque été gênée si nous n’avions pas été dans l’intimité de son bureau. Et puis, je ne me suis pas privée non plus pour le détailler des pieds à la tête chaque fois qu’il m’en a laissé l’occasion. Du reste, d’où j’étais installée, confortablement posée sur la table à côté de l’ordinateur, je pouvais l’observer tout à loisir. Il avait  semble-t-il, oublié un peu ma présence et après s’être fait un thé, il a entrepris de se changer. Ouais, pas mal ! J’aurais bien pris quelques clichés, mais je n’avais pas envie de lui rappeler ma présence. Il serait toujours temps plus tard. Nous étions appelés à ne plus trop nous séparer pour un certain temps du moins. J’aimais bien ce costume fantaisie qu’il portait, avec chemise et chaussettes dans une harmonie de bordeaux, tandis que les chaussures et la ceinture beige tranchaient. Mais je dois bien admettre que pour passer une soirée à lire allongé sur le canapé, il serait plus à l’aise dans son pyjama d’intérieur un peu ample. Avant de se plonger dans sa lecture il s’est une nouvelle fois intéressé à moi. Il n’avait encore rien dit et j’avais hâte d’entendre le son de sa voix.

Le charme s’est rompu quand elle est arrivée. Je dis elle parce que je ne soupçonnais pas qu’il puisse y avoir quelqu’un d’autre dans sa vie. Elle est entrée dans la pièce, m’a regardée et a juste dit :

« Ah ! Tu l’as amenée ! » Et là, enfin, malgré ma déception de n’être pas la seule à partager ses préoccupations, j’ai pu entendre le son de sa voix chaude et parfumée, grave comme je l’imaginais, mais pas trop. J’en aurais presque perdu ma mémoire, à deux doigts de défaillir. Il faut dire que j’étais à plat. Rien dans le corps depuis plus de dix heures. D’ailleurs c’est à ça qu’il a fait allusion quand il a répondu à l’autre.

« Oui, il faut la décharger et la recharger plusieurs fois pour que sa capacité soit maximum, je suis en train de lire le mode d’emploi… » C’était donc çà, ce fascicule qui l’intéressait autant ; il pensait encore à moi. Quel bonheur !

 

 

Ca commence toujours un peu pareil les voyages. On se retrouve serrés dans une voiture, à se ramasser les uns les autres, bagages entassés dans le coffre…

Aéroport Saint-Exupéry. Nous sommes stationnés assez loin. Je fais le voyage avec lui, accrochée à sa taille. La navette qui dessert les parkings fait le grand tour. Je suis bien, il est attentif, précautionneux, presque un peu collant mais c’est bon. J’aime bien sa main, elle est douce. Et puis c’est la première main qui m’a tenue comme ça.

Finalement son œil se pose sur ce magnifique avion-papillon de la gare TGV de l’aéroport et nous partageons ce moment d’émotion. Il me parle d’un Petit Prince, de mouton, de boîte en carton, je ne comprends pas tout mais je n’en perds pas une miette et je stocke tout dans ma mémoire.  

Saint-exupéry

 

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